Vocabulaire pour l’analyse littéraire

Trousse de survie lors de la rédaction d’une dissertation

(Analyse littéraire)

L’analyse littéraire est l’étude du contenu d’un texte, elle permet de mieux comprendre le sens d’un texte en mettant en évidence ses principales composantes. Elle permet aussi d’étudier le rapport entre ce dont on parle et la manière dont on en parle.

L’analyse  littéraire est donc le fruit d’une observation méthodique d’un texte qui se fonde sur l’étude de l’écriture et de certaines notions littéraires. Ce n’est pas un résumé, ni une explication linéaire. Elle est aussi dépourvue de tout jugement critique et de l’opinion.

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Se préparer

Il est nécessaire de réaliser une lecture attentive et active de l’extrait à l’étude. Il faut procéder à une cueillette de données concernant le texte étudié. Il est préférable de noter le plus d’informations possible, ce qui aidera lors de la rédaction.

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Piste de lecture  

Champ lexical : l’ensemble des termes qui renvoient à une même réalité, à une même idée, une     même notion. Pour mieux comprendre un texte, il faut interpréter les mots et les expressions qu’il contient en tenant compte de la raison de leurs liens, de leur relation et des notions qu’ils suggèrent.

Il faut savoir que l’interprétation d’un même champ lexical, par exemple celui de l’amour, peut prendre un sens différent selon le contexte. Il faut par conséquent l’expliquer en fonction du passage du texte.

Contexte socio-historique : Le contexte socio-historique concerne la mentalité, l’idéologie, la culture d’une société distincte, dans le temps et dans l’espace. Il a aussi trait aux événements économiques et politiques (crises, guerres, conflits) survenus lors d’une époque et à un lieu précis.

Ex : La question du mariage évoqué dans un texte québécois de la Révolution tranquille aura une toute autre définition que dans un texte écrit lors des dernières années.

Figures de style : Les figures de style peuvent servir à :

• Établir des analogies entre des réalités appartenant à des domaines différents.
• Substituer un terme à un autre
• Créer un effet de surprise
• Insister sur une idée
• Atténuer une idée

Symboles : Un symbole est un objet, une image, un mot, un son ou une marque particulière qui représente quelque chose d’autre par association, ressemblance ou convention. Le symbole signifie, désigne, représente une réalité en portant un sens qui leur est commun aux deux.

La fonction révélatrice permet un deuxième sens, faisant découvrir à partir d’une réalité visible une réalité invisible. La fonction révélatrice va plus loin que le signe car elle « traduit l’intraduisible », elle engendre des images plus complexes et permet ainsi une expression plus poétique.

Ex : L’albatros

La fonction universalisanteenglobe des symboles qui, de partout et de toujours, exerce une corrélation naturelle entre le symbolisé et le symbolisant. Les animaux sont souvent utilisés en littérature car ils créent des symboles que tout le monde comprend de la même façon.

Ex : Le cœur est le symbole universel de l’amour.

La fonction transformatrice désigne le mécanisme mental qui s’opère dans notre esprit lorsqu`est évoqué un symbole. Le symbole représente une source de sens importante car l’homme peut l’amplifier, le transformer, le réorienter, le sublimer.

Ex : Grande main sur nous…

Dans cet extrait, la main symbolise plusieurs objets, et les interprétations peuvent être nombreuses. Que signifie une grande main qui pèse sur nous?  Est-ce la vie, le destin, Dieu, le quotidien, la nature? L’image mentale qui jaillit, d’un lecteur à l’autre, sera différente.

Thèmes : Certains thèmes qui préoccupent l’esprit humain traversent les courants et les époques. La mort, la vie, l’amour, le bonheur, la souffrance, la joie sont, entre autre, des thèmes que l’on retrouve dans des textes d’hier à aujourd’hui. Toutefois, chaque courant préconise la présence de certains thèmes.

Ex : Un homme et son péché  (courant du terroir)

Vous pouvez évoquer :

Une atmosphère : euphorique, austère, morbide…

Un effet : saisissant de suspense, d’attente, qui pique la curiosité…

Une impression, une notation : psychologique, temporelle…

Une sensation : auditive, visuelle, olfactive, gustative…

Une observation : précise, pénétrante, minutieuse…

Une portée : universelle, symbolique, révolutionnaire…

Une réflexion : amère, sereine, désabusée, profonde…

Un sentiment, une signification : psychologique, morale, politique…

Un thème : original, populaire, traditionnel…

Une tonalité : satirique, polémique, critique, dramatique, pathétique, tragique, solennelle, intimiste…

En lien avec tous les éléments de l’UNIVERS NARRATIF

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Du vocabulaire pour l’analyse littéraire

Mot, vers, phrase, texte, oeuvre	Confirme, dénote, rappelle, dépeint, explique, caractérise, exprime, développe, crée, décrit, énumère, illustre, met en évidence, évoque, indique, signifie, insiste, présente, renseigne, souligne, met l’accent sur, qualifie, suggère, suscite, symbolise, reflète, résume, traduit, révèle…
Procédé stylistique ou figue de rhétorique	Connote, dénote, révèle, donne au lecteur (l’impression, l’illusion, le sentiment de), oppose, revêt, témoigne de, souligne, anime, renforce, appuie, met en valeur, met en évidence, signale…
Un narrateur, un romancier, un poète…	Accumule, déplore, affirme, désigne, met en garde, analyse, prône, approfondit, dresse (le portrait), propose, recourt à, réfute, campe (un personnage), s’indigne de, communique, expose, s’insurge, fait l’éloge de, tente de, déclare, définit, use de, utilise…
L’auteur, le locuteur…	Évoque, cherche à, s’efforce de, se contente de, souligne, fait ressortir, insiste, sur, s’appuie sur, fait allusion à, dénonce, justifie, décrit, suggère, se propose de, commente, explique, s’emploie à, précise…
Le personnage	Incarne, représente, constitue un exemple de, se pose de modèle de, est caractéristique de, est représentatif de, séduit, éprouve, rencontre, ressent, perçoit (comme), confronte, traduit, est sensible à, réalise, procure, émerveille, se caractérise comme, apprécie, apporte, considère, s’imagine, apparaît comme, soulève, néglige, déplore,
Le lecteur	Admire, éprouve, s’interroge, ressent, comprend, partage, découvre, est touché perçoit, se projette, considère, se demande si, adhère à, devine, reconnaît…

Rédaction

Introduction (10 à 15% du travail)

-Sujet amené : situe le texte dans son contexte littéraire. En s’inspirant de votre cueillette d’informations, on donne le nom de l’auteur et du texte à l’étude, le genre littéraire et le contexte socio-historique.

À ne pas oublier : le sujet amené est le début de votre texte, soyez original. Ne faites pas seulement placer ces éléments sans même les mettre dans le contexte, sans les expliquer…sans rendre le tout intéressant!

-Sujet posé : présente un bref résumé du texte à l’étude (qui donnerait envie au lecteur de le lire) en plus d’en divulguer le thème principal. On annonce ici l’idée directrice de l’analyse (piste de réflexion qui a été donnée par l’enseignante).

-Sujet divisé : énumère les idées principales de chacun des paragraphes du développement dans l’ordre où elles seront traitées.

→Erreurs à éviter dans l’introduction←

-Supposer que le sujet est connu;

-Apporter une conclusion ou une réponse prématurée.

Développement (70 à 80% du travail)

Le style de l’analyse doit être objectif, neutre et axé sur l’enchaînement des idées. On évite les jugements de valeur, les commentaires personnels et l’emploi de la première personne. L’analyse doit toujours être rédigée à la troisième personne.

Chaque paragraphe suivra ce modèle : plusieurs faits démontrés pour une même idée.

1.      Une première phrase, une phrase-clé qui présente l’idée à développer

2.      Une première mise en contexte (premier fait)

3.      Explication de son idée en faisant le lien entre le fait et l’idée développée. Dans vos mots, on dit pourquoi la théorie est juste.

4.      Deuxième mise en contexte (deuxième fait)

5.      Deuxième explication

6.      Transition (mini-conclusion) vers le paragraphe suivant ou vers la conclusion dans le cas du dernier paragraphe.

Chaque fait doit être illustré, prouvé,  à l’aide d’extraits du roman, qui seront mis entre guillemets et dont la référence sera citée à l’aide d’une note en bas de page.

→Erreurs à éviter dans le développement←

-Être hors sujet : en aucun cas il faut extrapoler;

-Construire chaque partie du développement sans aucune cohésion;

-Ne pas exprimer suffisamment sa théorie appuyée par les idées illustrées;

-Ne pas proposer une idée nouvelle dans chaque paragraphe.

Conclusion (10 à 15% du travail)

-La synthèse : rappelle en d’autres mots les idées principales énoncées de l’analyse.

-L’ouverture ou élargissement du sujet : C’est l’élargissement, le commentaire personnel qui part du texte analysé et qui le prolonge. Il faut ouvrir sur des perspectives en envisageant l’avenir de la question ou du problème soulevé. Il est préférable (voire très fortement suggéré de le faire par une phrase affirmative). C’est la dernière chose que votre lecteur va avoir en mémoire, alors soyez intelligents. Sortez des sentiers battus, montrez que vous avez de la culture. Faites des liens avec d’autres œuvres, avec des problèmes actuels, un autre courant, un autre auteur…

→Erreurs à éviter dans la conclusion←

-Ne pas répondre à la question de départ;

-Répéter seulement ce qui a été dit, sans plus;

-Terminer en reposant la question contenue dans le sujet;

-Donner son opinion personnelle.

À éviter – À éviter

-Les généralités trop abusives;

-Aucun marqueur de relations pour faire des liens entre les paragraphes;

-Les phrases interrogatives qui mènent à rien;

-Les excuses pour un manque de profondeur;

-Les appels à la charité professorale (« Donnez-moi une bonne note tout de même… »);

-Le « je ».