Les genres de théâtre
Comédie
La comédie est un genre très diversifié et n’a pas de définition précise : c’est généralement une pièce mettant en scène des gens ordinaires, écrite de manière plaisante, voire drôle, et qui finit bien… La comédie est aussi née à Athènes, peu après la tragédie. Elle ridiculise d’abord les gens connus de la cité, mais évolue pour traiter de façon plaisante, souvent comique, les relations humaines : conflits entre les parents et les enfants, entre les esclaves et les maîtres. Ce type de comédie se répand dans les cités de l’antiquité grecque, puis romaine, avant de s’éteindre avec la désintégration de l’empire romain. Au Moyen Âge, apparaissent les farces : de courtes pièces populaires à l’humour volontiers physique où, habituellement, un personnage tente d’en tromper un autre. À la Renaissance, on redécouvre la comédie antique et, avec l’influence de la farce, naît la comédie telle qu’on la connaît aujourd’hui. Elle bénéficie rapidement de deux influences majeures ; d’abord, la commedia dell’arte développe les intrigues et définit des personnages typés. Puis Molière la structure autour d’une intrigue stricte, met le rire de l’avant (et non seulement ce qui est plaisant) et, surtout, utilise comme principal élément comique les travers psychologiques des personnages.
Tragédie
La tragédie naît à Athènes, au sixième siècle avant Jésus-Christ, alors que l’on invente le théâtre. Les tragédies sont des pièces de théâtre qui racontent les épreuves et la mort de personnages de rang élevé (rois, grands généraux, héros mythologiques) qui font face à des situations auxquelles ils ne peuvent absolument pas échapper, souvent parce qu’ils ont bravé de graves interdits. Ces situations dépassent les souffrances personnelles et impliquent fréquemment le destin d’un peuple entier : par exemple, si Œdipe ne trouve pas le meurtrier du roi qui l’a précédé, les dieux laisseront la peste décimer le peuple de Thèbes. On joue toujours les grands auteurs de tragédies grecques : Eschyle, Sophocle et Euripide. En Angleterre, à l’époque de Shakespeare, et en France, au temps de Corneille et de Racine, les auteurs ont adapté l’idée de tragédie à leur culture. Même si aujourd’hui on n’écrit pratiquement plus de tragédies, l’idée de tragique – ce sentiment funeste de fatalité devant une situation qui expose le côté inéluctable de la condition humaine – sert toujours de moteur à de nombreux auteurs et metteurs en scène.
Drame
Le drame naît au milieu du dix-huitième siècle et met en scène les épreuves de gens ordinaires. Il diffère de la tragédie par plusieurs éléments ; ses personnages ne sont pas de rang élevé, leur situation n’est pas inéluctable, les conséquences de l’action ne mettent pas en jeu le destin d’un état ou d’un peuple et la mort n’en est pas nécessairement l’issue. On y voit des personnages dont les désirs s’opposent à des forces puissantes, comme le passé et les conventions sociales (Ibsen), la psyché (Strindberg) ou l’organisation sociale économique et politique d’une société (Bertolt Brecht). Depuis Samuel Beckett, le drame traditionnel est en perte de vitesse car le théâtre contemporain accorde moins d’importance à l’intrigue.
Le théâtre prend différentes formes dont certaines constituent des disciplines autonomes.
Les marionnettes, qu’elles soient à fils, à gaine, à tiges ou à baguettes, apparaissent dans le théâtre oriental avant d’être connues en Europe. Le théâtre d’ombres s’apparente à la marionnette, puisqu’il raconte une histoire accompagnée d’images projetées sur un écran par des objets fixes ou articulés. Pour sa part, le théâtre d’objets donne vie à l’inanimé ; l’objet devient un personnage principal.
La commedia dell’arte prend naissance dans l’Italie du quatorzième siècle. Il s’agit d’improvisations gestuelles et verbales s’inspirant d’un scénario plus ou moins détaillé. Chaque acteur interprète un personnage comique, identifié par un masque (Arlequin, Pantalon…), qui détermine à l’avance son caractère.
Le mime, le théâtre de mouvement et le théâtre d’images utilisent tous les trois la grande force d’expression du corps. Pour faire exister un personnage les acteurs pratiquant ces disciplines misent sur l’attitude, le geste, la posture, la mimique ou la danse.
Le théâtre pour l’enfance et la jeunesse produit des pièces spécialement écrites pour être jouées devant un public d’enfants ou d’adolescents. Les sujets abordés les concernent directement. Ces spectacles n’hésitent pas à puiser à d’autres genres comme la marionnette. Au Québec, la plupart des compagnies s’adressant à cette clientèle se donnent un temps de répétition plus long et font souvent preuve d’imagination.
Le théâtre invisible, une invention du Brésilien Augusto Boal, est improvisé par des acteurs dans un lieu public avec l’intention de conscientiser les spectateurs sur un problème social particulier. Les témoins de la scène doivent penser qu’ils assistent à un incident réel.
D’autres arts comportent une dimension théâtrale importante.
La performance, apparue dans les années 1960, a été initiée par des artistes en arts visuels. Alors que le théâtre est le lieu de la représentation, la performance convie des spectateurs à voir s’accomplir une vraie action qui peut combiner plusieurs arts : théâtre, danse et vidéo. Une pièce de théâtre se joue plusieurs fois ; une performance est unique.
Le cirque classique ou traditionnel, souvent itinérant et animé par un maître de piste, présente généralement ses spectacles dans une enceinte circulaire avec des clowns, des acrobates et des animaux. Le cirque contemporain, qui délaisse souvent les animaux et les paillettes du cirque classique, puise à différents genres de théâtre et à d’autres disciplines artistiques.
L’opéra, le théâtre musical et la comédie musicale misent avant tout sur la musique et le chant. L’opéra, un art classique né au début du seizième siècle en Italie, met en musique de grandes histoires, souvent issues de la dramaturgie mondiale. C’est de la partition musicale que naissent le jeu des acteurs et des musiciens, les situations et les images dans le théâtre musical. La comédie musicale, popularisée par le cinéma américain des années trente, construit une intrigue par l’intermédiaire du chant et de la danse.
Les spectacles à grand déploiement se font une règle d’or de mélanger différentes formes artistiques. Sur une même scène (souvent très grande) des artistes vont danser, chanter, faire des acrobaties et parfois intégrer des effets spéciaux, la participation de nombreux figurants et la présence d’animaux.
Sur la marionnette :
Les marionnettes par P. Fournel (dir.), Bordas.
Sur le théâtre d’ombres :
Théâtres d’ombres : tradition et modernité, Collectif, L’Harmattan.
Sur le théâtre d’objets :
L’Objet théâtral par Anne Ubersfeld, CNDP.
Sur la commedia dell’arte :
La Commedia dell’arte par Pierre-Louis Ducharte, Éditions d’Art et d’Industrie.
Sur le mime, le théâtre de mouvement et d’images :
L’Expression corporelle du comédien par Jan Doat, Librairie théâtrale.
Sur le théâtre pour l’enfance et la jeunesse :
Apprivoiser le théâtre par Hélène Beauchamp, Logiques.
Sur le cirque :
Le cirque, du théâtre équestre aux arts de la piste de Pascal Jacob, Larousse.
Sur l’opéra :
Histoire de l’opéra par Richard Somerset-Ward, Éditions de la Martinière.
Sur le théâtre invisible :
Jeux pour acteurs et non-acteurs par Augusto Boal, la Découverte.
Sur la performance :
Performances : l’art en action par RoseLee Goldberg, Thames and Hudson.
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