Paulo Coelho Romancier et interprète brésilien
• Né en 1947 à Rio de Janeiro
• Quelques-unes de ses œuvres :
roman Le Pèlerin de Compostelle (1987)
roman L’Alchimiste (1988)
roman Le Démon et mademoiselle Prym (2000)
Paulo Coelho nait à Rio de Janeiro en 1947. À l’âge de 23 ans, il quitte le Brésil pour parcourir l’Amérique du Sud (Mexique, Pérou, Bolivie, Chili), l’Europe et l’Afrique du Nord. Il revient au pays deux ans plus tard et s’investit dans l’univers musical en tant que compositeur de chansons populaires, journaliste spécialisé en musique brésilienne, puis employé chez Polygram. L’appel du voyage et sa quête de spiritualité sont toutefois plus forts et il repart sur les routes en 1982.
Son premier livre, Le Pèlerin de Compostelle (1987), lui est inspiré par sa propre expérience du chemin de Saint-Jacques. Depuis, Paulo Coelho continue de publier régulièrement et connait la consécration du public (Grand prix des lectrices de Elle, 1995) et de ses pairs (élu à l’Académie des lettres au Brésil en 2002)
L’Alchimiste Une quête spirituelle
• Genre: conte philosophique
• Édition de référence: L’Alchimiste, traduit du portugais par Jean Orecchioni, Paris, Le Livre de Poche, 2001, 192 p.
• 1re édition: 1988
• Thématiques : mysticisme, voyage, religion, identité, quête, parcours initiatique
L’Alchimiste parait en 1988. Ce roman raconte l’histoire de Santiago, jeune berger andalou, qui abandonne son Espagne natale et ses brebis pour partir en quête d’un trésor qu'il croit enfoui au pied des pyramides d’Égypte. Le voyage du jeune homme est ponctué de nombreuses rencontres et d'expériences qui le mèneront à son trésor, mais également et surtout à la découverte de sa propre identité. Roman philosophique inspiré d’une nouvelle de Jorge Luis Borges, L’Alchimiste rappelle que chacun est libre de réaliser ses rêves et d’être en harmonie avec ses désirs. Publié dans une centaine de pays et traduit dans 47 langues, il est l’une des meilleures ventes de tous les temps.
RÉSUMÉ
L’alchimiste découvre un recueil d’Oscar Wilde (écrivain irlandais, 1854-1900) dans lequel il lit un texte inspiré de la légende de Narcisse dont la fin a été modifiée : le lac pleure la mort du jeune homme dans les yeux duquel il aimait contempler son reflet.
Santiago, un jeune berger qui a soif de découvertes, s’arrête dans une vieille église pour y passer la nuit. Il se réjouit de retrouver prochainement une jeune fille qui l’avait charmé l’année précédente. Deux flashbacks racontent cette rencontre, ainsi que la décision de Santiago de devenir berger pour découvrir le monde, prenant ainsi son destin en main.
Une nuit, il rêve qu’un enfant le conduit aux pyramides d’Égypte et lui dit: «Si tu viens jusqu’ici, tu trouveras un trésor caché.» Mais Santiago se réveille avant d’en connaitre l’emplacement exact. À Tarifa, une voyante accepte d’interpréter ce songe, mais elle réclame un dixième du trésor.
Après cette rencontre, un vieillard qui prétend être roi de Salem l’aborde et lui propose de lui indiquer comment atteindre le trésor caché en échange du dixième de son troupeau. Selon lui, ce trésor constitue la légende personnelle du berger, la mission qu’il doit accomplir sur Terre. C’est grâce à lui que Santiago décide d’entamer sa quête.
Les deux hommes se retrouvent le lendemain. Le roi conseille à Santiago d’être attentif aux signes et de prendre dorénavant ses décisions seul. Pour l’y aider, il lui offre deux pierres de divination, Ourim et Toumim.
Santiago part alors en Afrique, à Tanger. Il ne comprend ni la langue arabe ni les « pratiques d’infidèles» (p.49) locales. Naïf, il se fait voler son argent. Il décide tout de même de suivre les signes et de continuer son voyage. Le lendemain, il rencontre un marchand de cristaux et nettoie sa marchandise en échange de nourriture. Celui-ci lui propose finalement de travailler pour lui afin d’obtenir l’argent nécessaire à la poursuite de son périple. Décidé à faire ce qu’il faut pour réaliser sa légende personnelle, Santiago accepte de rester le temps qu’il faudra.
Il tente de lui proposer de nouvelles choses pour améliorer son travail, mais le marchand se montre réticent face aux innovations : il ne comprend pas ce besoin de changement. Il interroge le jeune berger sur les raisons qui le poussent à vouloir rejoindre les pyramides alors qu’il pourrait en construire une dans son jardin. Santiago lui répond alors : «Vous n’avez jamais fait de rêves de voyage.» (p.69)
Le marchand lui explique alors les cinq obligations de l’Islam parmi lesquelles figure le pèlerinage à La Mecque. Il dit qu’il préfère rêver de ce voyage plutôt que de le réaliser, car il a peur de ne plus avoir de raison de vivre une fois ce rêve réalisé.
Onze mois et neuf jours après son arrivée, Santiago annonce son départ au marchand. Il reprend sa route et rencontre en chemin un Anglais à la recherche d’un alchimiste. Tous deux font route au sein de la même caravane en direction du Fayoum (Égypte). L’Anglais prête ses livres d’alchimie à Santiago, mais celui-ci n’y comprend rien si ce n’est qu’ils renferment une idée commune : «Toutes les choses [sont] des manifestations d’une seule et unique chose.» (p.101)
Santiago discute également avec un chamelier. Celui-ci lui apprend qu’une guerre de clans menace d’éclater, mais qu’il ne craint rien car il vit uniquement dans le présent.
La caravane arrive à l’oasis où séjourne l’alchimiste. En le cherchant, Santiago rencontre Fatima dont il tombe amoureux. Plus tard, en observant un vol d’éperviers, le berger a la vision d’une bataille prochaine qu’il communique au chef de la tribu.
Le lendemain, à l’issue du combat, Santiago se rend chez l’alchimiste. Celui-ci lui rappelle qu’il doit accomplir sa légende personnelle pour que tout ce qu’il a vécu jusqu’à présent prenne sens. Face aux doutes du berger, l’alchimiste lui raconte ce que sera sa vie s’il renonce et Santiago annonce la nuit même son départ à Fatima. Celle-ci décide de l’attendre.
L’alchimiste apprend à Santiago à écouter son cœur. En chemin, ils sont confrontés à des soldats ; le compagnon de Santiago le présente comme un alchimiste capable de se transformer en vent. Trois jours plus tard, le berger réalise l’exploit en s’adressant au désert, au vent, au soleil et, enfin, à la «main qui a tout écrit». Ils atteignent ensuite un monastère où l’alchimiste montre comment transformer du plomb en or. Il partage le métal en quatre parts: une pour lui, une pour Santiago et deux pour le moine (une en remerciement, l’autre au cas où le jeune berger en aurait besoin à l’avenir).
Arrivé aux pyramides, Santiago se laisse guider par son cœur et creuse à l’endroit que celui-ci lui indique : «Fais bien attention à l’endroit où tu pleureras ; car c’est là que je me trouve, et c’est là que se trouve ton trésor.» (p.180) Là, il est attaqué. Il finit par avouer à ses agresseurs qu’il cherche un trésor qui lui est apparu en rêve. L’un des hommes lui rétorque qu’il est bien bête et indique sans le savoir au jeune homme où se trouve réellement le trésor: au pied du sycomore de la vieille église andalouse. Le jeune berger décide alors de s’y rendre. En route, il se remémore le chemin parcouru pour arriver à son trésor et se souvient qu’il doit en reverser un dixième à la gitane. Le vent se met ensuite à souffler, lui déposant un baiser de Fatima
ÉTUDE DES PERSONNAGES
SANTIAGO
Héros du roman, Santiago est un jeune Andalou qui, deux ans avant le début du récit, s’est opposé à ses parents en refusant d’entrer dans les ordres, préférant devenir berger et parcourir le monde. Santiago est curieux et a soif de découvertes. Lorsqu’il voyage avec ses brebis, il cherche sans cesse de nouveaux chemins. L’essentiel, selon lui, est de pouvoir vivre sa légende personnelle, ce projet particulier dont nous sommes tous porteurs et dont l'accomplissement dépend de notre capacité à nous battre pour nos envies profondes : «C’est justement la possibilité de réaliser un rêve qui rend la vie intéressante.» (p. 26)
Comme tout le monde, Santiago est confronté aux aléas de l’existence et il lui arrive de douter. Mais il est extrêmement attentif aux signes, et sait faire preuve d’audace et de volonté pour réaliser ce qui lui tient à cœur. S’il lui arrive de se décourager, cela ne dure jamais longtemps et il trouve toujours une nouvelle raison d’avancer. Ainsi, lorsque le marchand de cristaux lui apprend qu’un voyage en Égypte est trop couteux pour lui, Santiago change rapidement d’objectif en acceptant de travailler jusqu’à ce qu’il ait assez d’argent pour racheter des moutons (p. 62-63).
À l’écoute du monde et de lui-même, Santiago reflète la part de rêve que chacun possède en soi. Il se singularise par une ouverture aux autres et à la vie typique des enfants. En grandissant, l’adulte oublie ses véritables désirs ou les enfouit en les reléguant au statut de «rêves d’enfants» et en leur opposant une attitude «raisonnable». Le personnage de Santiago rappelle que chacun est maitre de son destin et que cela vaut la peine de suivre ses envies.
L'ALCHIMISTE
Personnage qui donne son titre au roman, il ouvre également le récit. C’est un homme mystérieux, le texte fournit peu d’informations à son sujet. Il est la quête de l’Anglais que Santiago rencontre au sein de la caravane, mais son véritable rôle est de guider le berger vers son trésor.
L’alchimiste est un homme savant qui connait le langage du monde : il sait observer et déchiffrer les signes. Lorsque Santiago le remercie de lui avoir enseigné ce langage, l’alchimiste lui répond: «Je n’ai fait que te rappeler ce que tu savais déjà.» (p. 175)
LA VIEILLE GITANE
Elle est la première rencontre de Santiago à Tarifa. Celui-ci la consulte afin qu’elle l’éclaire à propos de son rêve de trésor. Elle accepte de ne pas être payée directement, mais demande un dixième du trésor. Selon elle, interpréter un tel songe est très difficile, mais elle n’apprend finalement rien de neuf au berger. Pour s’expliquer, elle dit à Santiago que «[l]es choses simples sont les plus extraordinaires.» (p. 30)
MELCHISÉDECH, LE ROI DE SALEM
Marchand de Tanger pour lequel Santiago travaille pendant près d’un an, il n’a jamais effectué le pèlerinage à La Mecque et n’a pas l’intention de le faire : rêver de ce voyage est devenu sa raison de vivre. Habitué à sa petite vie tranquille, il ne voit pas d’un bon œil les idées novatrices de Santiago pour améliorer son commerce; il finit pourtant par céder à son employé et voit son activité prospérer.
L’ANGLAIS
Compagnon de caravane de Santiago, il est à la recherche de l’alchimiste qui pourra l’aider à déchiffrer les codes et à découvrir l’élixir de longue vie ainsi que la pierre philosophale. Il ne jure que par ses livres et n’observe pas le monde, jusqu’à ce qu’il rencontre l’alchimiste à l’oasis. Il commence alors à regarder le désert.
FATIMA
Jeune femme du désert dont Santiago tombe amoureux, elle est consciente de son rôle et sait que son destin est d’attendre le retour de son homme à l’oasis. Santiago est tenté de rester à ses côtés, mais l’alchimiste lui fait comprendre que s’il renonce à sa quête, lui et Fatima seront malheureux. À l’inverse, si leur amour est pur, alors ils se retrouveront quoi qu’il arrive.
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