C'est une bonnne situation, ça XVIIème ? Vous savez, Short Edition ne pense pas qu'il y ait de bonne ou de mauvaise situation.Si l'on devait résumer ce siècle aujourd'hui avec vous, on dirait que c'est d'abord des rencontres, des gens qui se sont tendus la main, peut-être à un moment où ils ne pouvaient pas, où ils étaient seuls chez eux. Vous l'aurez compris, la dimension sociale est forte au XVIIème.
Le rôle de la monarchie absolue
Les nombreuses victoires de la France lui procurent l’Alsace, le Roussillon, la Flandres, la Franche-Comté et une supériorité sur l’Europe entière, ainsi que des héros de guerre tels que Condé et Turenne.
Richelieu et Mazarin ont suffi à provoquer la naissance de la monarchie absolue de droit divin qui s’incarnera en Louis XIV.
La cour impose la mode et le bon goût, rôle qu’elle ravit aux salons qui étaient jusqu’ici les lieux mondains les plus fréquentés. Or, la cour, c’est d’abord le roi, que les courtisans imitent, « peuple singe du maître » dirait La Fontaine.
Louis XIV permettra le triomphe du classicisme : il consacre la renommée de Molière, Racine, Boileau ou encore Bossuet et ne prétend pas faire de la littérature une propagande. Bien au contraire, s’il n’aime pas La Fontaine, sa seule vengeance sera de retarder son élection à l’Académie française.
Les changements sociaux
Le sort du peuple reste inchangé : La Fontaine et Bossuet s’appliquent à décrire le sort misérable des paysans. Cependant, les bourgeois prennent une importance nouvelle : le roi s’en entoure pour affirmer sa dépendance vis-à-vis des grands seigneurs. Les nobles, eux, sont relégués à une fonction militaire ou ecclésiastique, ainsi que Bossuet qui fut chef de l’Eglise gallicane ou Fénelon, fait archevêque.
La noblesse voit son importance dans la cour diminuée, et s’efforce donc à être « bien vu » en gravitant autour du roi : elle est domestiquée. Versailles devient the place to be. Pour être quelqu’un en France il faut avoir été remarqué par le roi ; Ainsi Mme de Sévigné fut flatée par les mots qu'il lui adressa...
Les courants d'idées
Les idées morales prennent un autre tournant : la sagesse sans illusions de Montaigne tempère l’ardeur optimiste héritée de la Renaissance, et la primauté de la raison sur les passions est affirmée par Descartes. Cependant, dans le milieu du siècle, des artistes classiques tels que La Fontaine et Molière ne croient plus l’homme bon et raisonnable.
L’idéal humain n’est plus l’héroïsme mais la sagesse tempérée, au pessimisme souriant : « La parfaite raison fuit toute extrémité / Et veut que l’on soit sage avec modération »,affirme Molière dans Le Misanthrope.
Enfin, Pascal, influencé par les jansénistes, qui loue la grandeur de l’homme – qui est celle de sa raison – et déplore sa misère – qui est la faiblesse de cette raison face aux passions – entraîne une nouvelle vague d’idées exprimées par La Rochefoucauld ou Racine. L’homme, esclave de ses passions, doit quitter le monde et ses tentations pour échapper au péché, conçu comme une fatalité ; aussi Racine, à la fin de sa vie, renoncera-t-il au théâtre.
La contestation des anciens
Du point de vue des tendances littéraires, une opposition aux idées héritées de l’humanisme provoque dans la première moitié du siècle l’émergence d’un courant qui se définit en prenant le contrepied de l’ordre et de la vraisemblance : le baroque.
De plus la confiance aveugle accordée aux anciens est remise en cause dans la Querelle des Anciens et des Modernes : Pascal et Descartes affirment que la connaissance des anciens doit se conjuguer avec l’expérience nouvelle de chaque siècle. Les Anciens, menés par Boileau, suivi de La Fontaine, Bossuet ou Racine, protestent.
Les Modernes, menés par Charles Perrault, suivi de Molière, Corneille ou Fontenelle, dominent d’abord la querelle, par leur journal, Le Mercure Galant, critique acerbe. Mais les répliques de Boileau ne se font pas tarder.
Fénelon calme définitivement le conflit dans sa Lettre à l’Académie, où il loue les modernes et admire les anciens. Cela est considéré comme une victoire des Modernes.
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