Celui qui n'avait jamais vu la mer J.-M. G. LE CLEZIO - Français

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mardi 31 décembre 2019

Celui qui n'avait jamais vu la mer J.-M. G. LE CLEZIO



J.-M. G. LE CLEZIO, Mondo et autres hiratoires, Celui qui n'avait jamais vu la mer (1978) (Commentaire composé)



Introduction

  • Né en 1940 d'un père breton dont la famille avait vécu à l'Ile Maurice, Jean-Marie Gustave Le Clézio commence à écrire et à voyager très tôt. En 1963, son premier roman, Le Procès-Verbal, obtient le Prix Renaudot. Après des études de lettres, il enseigne dans des universités étrangères et fait de nombreux séjours chez les Indiens de Panama. Il a publié une vingtaine d'ouvrages : des romans (dont DésertLe chercheur d'or), des récits, autant de contes pour enfants que fables philosophiques (dont La fièvreLe DélugeMondo) et des essais (L'Extase matérielle).
  • Celui qui n'avait jamais vu la mer est la cinquième histoire du recueil Mondo et autres histoires qui date de 1978 et présente des personnages en rupture avec l'univers étriqué de la vie quotidienne, technocratique et qui cherchent à voir avidement le monde.
  •  Daniel, le héros de Celui qui n'avait jamais vu la mer s'échappe un jour du lycée où il s'étiole pour découvrir celle dont il rêve depuis toujours : la mer.
  • Le passage est presque à la fin de l'épisode central de la nouvelle, avant l'épilogue où le narrateur laisse inconnu le destin de Daniel et revient au lycée où traîne encore mystérieusement l'idée de ce rêve.
  •  Cet extrait est construit comme une suite d'élans successifs, de marée montante. Les mouvements de tous les éléments et de Daniel miment ce flux montant. Mais l'harmonie qui règne entre le personnage et la mer est celle du temps, de l'éternité.


Lecture

"La mer était belle ! Les gerbes blanches fusaient dans la lumière, très haut et très droit, puis retombaient en nuages de vapeur qui glissaient dans le vent. L'eau nouvelle emplissait les creux des roches, lavait la croûte blanche, arrachait les touffes d'algues. Loin, près des falaises, la route blanche de la plage brillait. Daniel pensait au naufrage de Sindbad, quand il avait été porté par les vagues jusqu'à l'île du roi Mihrage, et c'était tout à fait comme cela, maintenant. Il courait vite sur les rochers, ses pieds nus choisissaient les meilleurs passages, sans même qu'il ait eu le temps d'y penser. C'était comme s'il avait vécu ici depuis toujours, sur la plaine du fond de la mer, au milieu des naufrages et des tempêtes.
Il allait à la même vitesse que la mer, sans s'arrêter, sans reprendre son souffle, écoutant le bruit des vagues. Elles venaient de l'autre bout du monde, hautes, penchées en avant, portant l'écume, elles glissaient sur les roches lisses et elles s'écrasaient dans les crevasses. Le soleil brillait de son éclat fixe, tout près de l'horizon. C'était de lui que venait toute cette force, sa lumière poussait les vagues contre la terre. C'était comme une danse qui ne pouvait pas finir, la danse du sel quand la mer était basse, la danse des vagues et du vent quand le flot remontait vers le rivage."

Le Clézio, Mondo et autres histoires

Etude

I/ UNE AMPLE MAREE MONTANTE

A/ La mer

1/ « La mer était belle »

  • Le terme « mer » ouvre le texte de façon exclamative, admirative et annonce la suite.
  • La mer est formée d'une « plaine » sujette aux mouvements des marées (« basse » ou qui « remontait le rivage ») et même des catastrophes (« naufrages et tempêtes »). Mais la mer se définit surtout par des vagues.

2/ Le mouvement des vagues

  • Il est à la fois vertical (ascension/descente) et horizontal.
  • L'ascension suivie de la chute est reprise par les verbes et termes « fusaient »/ « retombaient », « hautes »/ « s'écrasaient ».
  • Le mouvement horizontal va vers la terre. Il a « porté » Sindbad « jusqu'à l'île du roi Mirhage » et le soleil pousse les vagues « contre la terre ».
  • Le vent leur est associé car son balayage est latéral lui aussi : « glissaient dans le vent », « la danse des vagues et du vent ».

B/ La course de Daniel

1/ Récit et description mêlés

  • Daniel décrit ce que chacun pourrait voir et sa propre expérience.
  • Il est donc à la fois un acteur et un narrateur qui ne dit pas « je » : nous vivons sa perception des choses.

2/ La description

  • La cascade d'imparfaits décrivant le mouvement des vagues en est une approche par étapes qui ne prend pas de recul, rendant compte du spectacle dans son déroulement chronologique : « fusaient », « retombaient », « emplissait », « lavait », « arrachait ».
  • Le procédé sera le même dans le deuxième paragraphe.

3/ Le récit

  • Il concerne deux éléments : ce que pense le héros et sa course.
  • Les deux sont liés par le verbe penser : « Daniel pensait au naufrage » et « il courait...sans même qu'il ait eu le temps d'y penser ».
  • L'histoire de Sindbad le marin le marin échouant sur l'île du roi Mirhage appartient au premier voyage de Sindbad des Mille et Une Nuits. Cette évocation grandit l'expérience de Daniel. Il devient Sindbad en danger, ce qui explique le rythme de sa course, marquée par des fragments courts.
  • La phrase « Il courait vite...ses pieds nus ... sans même » est en trois temps de longueur sensiblement croissante.
  • L'autre phrase sur sa course : « Il allait...sans s'arrêter, sans reprendre...écoutant » est constituée de séquences plus courtes qui marquent l'essoufflement renforcé par la répétition de « sans ».
  • Sa course s'associe au mouvement horizontal des vagues et se caractérise par sa rapidité : « il courait vite sur les rochers », « il allait à la même vitesse que la mer ».

C/  La lumière

1/ Une couleur unique, le blanc

  • Dès le début, nous avons les « gerbes blanches » et les « nuages de vapeur » des vagues qui portent « l'écume ».
  • Le sel est une « croûte blanche » et la plage est amenée par une « route blanche ».

2/ La lumière et l'éclat

  • La lumière unifie le cadre de la description.
  • D'abord son origine précise, elle est celle du soleil : «  Le soleil brillait de son éclat fixe », « C'était de lui que venait toute cette force, sa lumière poussait les vagues contre la terre. »
  • L'association de la couleur et de la lumière provoque un éclat particulier : le verbe « brillait » est employé pour la route et pour le soleil : « la route blanche de la plage brillait. », « Le soleil brillait ». Ils viennent en reflet l'un de l'autre. Cette brillance est dure : il s'agit d'un « éclat fixe ».
  • Le soleil est en définitive l'instigateur du mouvement, presque un personnage : « c'était de lui que venait toute cette force, sa lumière poussait les vagues ».

II/ UN MOMENT HORS DU TEMPS

A/ Un monde inébranlable

1/ Un monde brutal

  • La marée montante se fait violemment : l'eau « arrachait », les vagues « s'écrasaient dans les crevasses » (noter l'allitération en [ kr] qui exprime cette violence).
  • C'est que nous sommes, malgré l'océan,  dans un monde minéral.

2/ Un monde minéral

  • Le cadre est de « creux de roches » ou de « roches lisses », de « rochers », de « falaises » et de « crevasses ».
  • Ces termes désignent et dessinent un paysage contrasté de hauteurs et de profondeurs.

3/ Un monde rigide

  • Même les vagues ont une certaine rigidité. Elles montent « très droit », puis avancent « hautes, penchées en avant » comme debout.

B/ Un mouvement répétitif

1/ Structure du texte

  • Le texte est construit en chiasme pour les deux premiers paragraphes.
  •  Le début est une description des vagues (jusqu'à « brillait ») puis un récit des pensées de Daniel jusqu'à la fin du premier paragraphe.
  • Le second paragraphe commence par le récit de la course de Daniel (jusqu'à « vagues ») pour se clore sur la description des vagues.
  • Le troisième paragraphe associe description des marées et évocation de leur origine : le soleil, immobile.

2/ Répétitions

  • Le plan du texte montre comment l'histoire stagne au profit de l'évocation de mouvements répétés, par la reprise de groupes, de cadences.
  • Le temps employé est essentiel : les imparfaits marquent la répétition d'actions qui durent, ils élargissent aussi l'espace.
  • La répétition associe espace et temps.

3/ L'espace infini

  • Les vagues viennent « de l'autre bout du monde », la route est « loin, près des falaises » et le soleil est « tout près de l'horizon ».
  • Tout est fait pour suggérer un espace vaste et ouvert.
  • Les articles sont le plus souvent définis, c'est-à-dire qu'ils renvoient à une réalité à la fois connue (celle que Daniel a sous les yeux) et imprécise surtout lorsqu'ils sont au pluriel : « la mer », « le soleil », mais surtout «  les vagues », « les rochers » etc.

C/ L'éternité

1/ Une scène hors du temps

  • Le personnage est en synchronie avec la nature, il va « à la même vitesse que la mer », et comme elle va « sans s'arrêter ».
  • La marée est qualifiée de « danse » : le mot est repris trois fois : « comme une danse qui ne pouvait pas finir », « la danse du sel », « la danse des vagues ».
  • La communion entre la course de Daniel et la danse des vagues place la scène sous le signe de la représentation artistique, hors du temps réel.

2/ Le temps du conte

  • Il est caractéristique que le héros auquel s'identifie Daniel soit un personnage imaginaire et non un personnage réel.
  • Sindbad est un héros magique des Mille et Une Nuits, c'est-à-dire du cycle sans fin.
  • La filiation entre Daniel et le marin aux sept voyages place le jeune garçon dans un temps similaire, féerique.
  • Le caractère du conte est marqué par les approximations : «  c'était comme » et en particulier par l'expression « comme s'il avait vécu » qui installe le rêve dans le réel.

3/ L'éternité

  • Comme il est dans un espace indéfini et infini (la mer), inconnu (pour son entourage, il est considéré comme disparu), Daniel a la sensation de l'éternité : « c'était comme s'il avait vécu ici depuis toujours ».
  • C'est pour cela que la danse « ne pourrait plus finir » et que le soleil « brillait de son éclat fixe ».
  • Ce paragraphe donne ainsi la mesure de l'éternité.
Conclusion

  • Ainsi ce passage qui semblait nous entraîner dans un mouvement sauvage se résout en une vaste respiration ample et cosmique.
  • Dans ce passage, le souffle de la mer et celui de l'adolescent s'accordent.
  • Cette marée montante poussera Daniel dans une grotte qui le révélera à lui-même.
  • Mais la mer s'arête et aussi l'épisode central qui met en œuvre cette idée chère à Le Clézio : « Les privilèges de l'adolescence sont les rêves et l'illusion » (Entretien avec P. Maury, Magazine Littéraire, mai 1985).

LE CADRE SPACIAL. 


1.      L’ECOLE :

La classe—la cour- le dortoir- les bancs-les escaliers-(1ère partie)

     L’école, c’est le lieu clos où sont enfermés les élèves et vivent inquiets et que Daniel fuit. Elle se trouve en ville. Et étant contrôlée par un directeur, des surveillants et professeurs, visitée par la police après la fugue de Daniel, et fréquentée par des élèves qui ont les préoccupations des citadins modernes (les femmes, la cigarette, les bains, les bronzages…), on peut dire qu’elle représente la loi, la civilisation, l’ordre et la loi qui brime l’individu et empêche l’épanouissement tout comme la ville que Daniel quitte, dans l’espoir de réaliser son rêve, et que Le Clézio lui même prend en aversion. : « Il était arrivé à la campagne et la ville brillait derrière lui… » (L92)

2.     LA MER : La nature

          Les déplacements du héros/  L’itinéraire suivi par Daniel de l’école à la mer :

 Départ : Dans le wagon du train (p 184-)-« arrivé à la campagne (l92)-la ville brillait derrière lui (l93) -dans la cabane (l95)-jusqu’aux dunes (l101)-à deux cents mètres à peine (l103-)- la pente de sable (l104) -au sommet des dunes (l105-14sont consacrée à la description (lignes))- dans le sable sec (l120)- A quelques mètres (l131)-

Arrivée : sur le sable mouillé (l134 - 33lignes)- au bord de l’eau (l163-25lignes)- dans l’eau (l188)-

La marée haute : vers le haut de la plage (l192)- accroché au sable(l204)- vers le sable sec(l207)-(210)- sur les dunes(211)- dans la grotte(215)- sortait de la grotte(221)-

 La marée basse : il quittait le cap(226)-descendait jusqu’à la plaine (226) -dans un pays étrange (10lignes)-dans les flaques(236) -tout près de la mer(226) -entre les touffes d’algues ((258)- sur les rochers(260)- dans les creux des ares(261)- entre les feuilles(264)- à travers la vitre (265)- au fond d’une crevasse(266)-au creux d’un rocher (257)- au milieu des rochers -sur les tapis d’algues- sur l’eau- sur les pierres(293-294- 56lignes)- sur les rochers plats(350)-

 La marée haute : vers le rivage- (362)- au devant de la mer (367)- au sommet des roches (373)- plusieurs lacs (374)- dans la grotte (392)- à l’intérieur de la grotte(394)-

 La marée basse : à la sortie de la grotte (407)-

              L’observateur des indicateurs spaciaux qui évoquent les déplacements du personnage notent leur abondance mais aussi leur répartition à travers le récit et leur signifiance qui change en fonction de l’interaction de Daniel avec l’espace.
Tout d’abord, on remarque que les lieux sont évoqués comme un espace qui assure le déplacement de Daniel vers « le pays étrange » au début de la quête. Ainsi, il passe de la ville vers la campagne pour se rapprocher de plus en plus du lieu convoité Jusqu’à l’arrivée au bord de la mer. . Mais après, ils deviennent l’objet de l’exploration et c’est alors qu’ ils désignent tous les coins et recoins de l’espace marin « au fond des creux »,entre les feuilles d’algues »,  « à travers la vitre » etc.…qu’ils abondent surtout entre la ligne 221 et 350 lors de la marée basse.
Entre temps, des temps de pause descriptive interrompent le récit des déplacements et de l’exploration) pour céder la place à la description du paysage découvert ou de l’état d’âme du personnage. On a par exemple une pause de 14 lignes (de la l 106…120) et 56 lignes (de la l 293 à350).  Dans ces passages, le narrateur s’attarde sur la description des lieux, certes, mais le plus grand intérêt est donné à l’évocation des sentiments, des émotions, des réaction sensitives et sensorielles du personnages et même des paroles qui ne sont l’expression de ses sentiments et élans lors du contact direct avec la mer, les vagues, le vent, le soleil, sa lumière, son ami le poulpe etc.…
Donc, l’évocation des lieux dans cette nouvelle est la conséquence du désir de découvrir l’espace et de l’explorer mais on note qu’elle aboutit à la découverte de soi. Ainsi, on peut affirmer que la mer qui est convoitée par le héros comme un lieu de rêve est en fait le lieu  du réel puisqu’il mène le héros au monde et à lui même.

LA CABANE ET LA GROTTE :
   
Ce sont deux lieux de refuge auxquels Daniel recourt pour se protéger, la nuit ou pendant la marée haute, c’est à dire pendant les moments de peur.  Ceci dit, on peut affirmer que la quête de soi et du monde ne se font pas sans difficultés. Daniel a couru le risque mais ses camarades et le narrateur ne l’ont pas fait. C’est ce qui explique que lui se libère de ses angoisses « il n’avait jamais connu un tel bonheur. Il s’endormit dans la paix » alors que les élèves ne trouvent pas cette sérénité et sombrent dans leur interrogations et inquiétude les phrases interrogatives de la clausule et adverbes d’incertitude en témoignent.

L’AMERIQUE ET LA CHINE : (l 411)

        Deux noms de pays qui constituent un ancrage référentiel dans la nouvelle et permettent de donner au récit un caractère réaliste alors qu’il se présente comme un récit poétique d’un rêveur imaginatif. L’évocation de ces deux pays par les élèves  prouve qu’ils sont différents de Daniel et qu’ils ont des préoccupations et un caractère plutôt réaliste.
     Cependant, l’intérêt que portent les élèves à l’aventure de leur camarade, qui mène à la découverte du monde et de soi, il est un indice que la quête est pour Le Clézio le destin de Daniel et de celui qui veut échapper à l’angoisse existentielle .

L’OPOSITION ENTRE DEUX MILIEUX :

         Dans cette nouvelle, Le Clézio met en opposition deux milieux : la nature et la ville (symbolisée par l’école).
En effet, la nature est présentée dans toute sa beauté et fascination, à travers le regard de Daniel, comme un lieu qui procure le bonheur et l’école, comme le lieu de l’enfermement, de l’inquiétude et de l’angoisse que Daniel fuit.
Donc, on peut lire cette nouvelle comme un hymne à la nature qui est l’objet de la quête et de la conquête libératrice.

 La  structure de la nouvelle



Avant le départ                  (37 lignes)-
Le départ et la quête          (373lignes)-
Après le récit du voyage (37lignes)

Le récit progresse en fonction du désir du héros qui   part en quête d’un lieu inconnu qui est l’objet de ses rêves et que la partie centrale (lieu de la réalisation du désir) est encadrée par le lieu où vivait Daniel dans l’inquiétude et où les élèves restent et continuent à vivre inquiets.

 La vie au collège : Avant le voyage
 La quête et la réalisation du rêve : La découverte de la mer (le manque est réparé) Le voyage
 La vie au collège :Après le récit du voyage)
L 1                         L 37                                                                                    L 410 …l447                   


L 1 0 à 37 :
 Daniel élève, différent des autres au collège, manque de joie. (AVANT LE VOYAGE)

L 37 à 410   LE RECIT du VOYAGE (373lignes)

                     - Réactions suite au départ de Daniel
                     -Départ en train
                     -En route à pieds vers la mer.
                     -Découverte de la mer. L 106à 409 :
 1) Arrivée près de la mer (joie)
 2) Au bord de la plage : La marée haute (Fuite) –
 3) La marée basse : Découverte des secrets de la mer et plaisir de l’amitié-
4) La marée haute (Fuite)-
5) La marée basse : Découverte d’autres secrets et joie de la découverte.
6) La marée haute (Fuite) –
7) La marée basse: Paix de  l’âme et bonheur.

L 410 à 447 : Le narrateur et les élèves inquiets, au collège, pensent à Daniel devenu objet de leur rêve.

          L’étude de la structure de la nouvelle montre que le héros est Daniel puisqu’il a un programme à réaliser et que la découverte de la mer, qui constitue le rétablissement du manque, est en fait une découverte du monde et des secrets qu’il cache. En effet, Daniel se livre à l’exploration du monde marin quand la marée est basse, que tout est dénudé devant ses yeux et que plus rien n’est caché.
Par ailleurs, on remarque que cette quête, qui ne se fait pas sans difficultés (les fuites), permet à Daniel de connaître des joies, des plaisirs et un bonheur inconnus. Donc, on peut dire que la découverte du monde aboutit à la découverte de soi et de tout ce qui est BEAU en l’homme !
Aussi, on note que cette partie centrale dilatée (374 lignes) est située entre deux passages courts (37+37lignes) et un même lieu, au début et à la fin, où règne une atmosphère d’angoisse et d’inquiétude, à l’image du monde dans lequel nous vivons. Ceci permet de dire qu’à travers cette nouvelle, Le Clézio trace le chemin à suivre pour s’approprier un monde qui se réduit à RIEN si on ne tente pas de le découvrir : les élèves qui ne sont pas sortis du collège sont restés dans l’inquiétude mais « le pacte conclu sans le savoir avec Daniel », comme dit le narrateur à la fin, est la preuve que la quête de Daniel est leur destin et celui de tout homme.
             Enfin, et comme dans la nouvelle le voyage de Daniel est présenté en tant que récit d’une quête, on  peut en déduire que pour Le Clézio l’appropriation du monde se fait à travers l’expérience de l’écriture.

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