Analyse de La Parure
« La parure » est l’une des œuvres les plus réussies de Maupassant. Dans cette nouvelle, qui s’assimile à un conte, Maupassant joue agréablement avec les mots pour laisser planer le suspense. Tout au long de la nouvelle, aucun indice ne laisse présager un tel dénouement. La nouvelle ressemble à un conte bien connu « Cendrillon ». Pour une analyse linéaire et complète de « La parure », il est possible de découper la nouvelle en suivant la trame de l’histoire.
La rencontre avec les personnages principaux et de leur niveau de vie
La première partie de la nouvelle nous donne un aperçu sur la vie des personnages et sur leur personnalité. Matilde Loisel vit modestement avec son mari. À la description du logement, l’on s’aperçoit que Matilde n’a pas la vie dont elle rêvée. L’on perçoit un sentiment de manque et de secret. Dans la présentation, des adjectifs sont utilisés pour présenter la vie de Mathilde (elle a épousé un SIMPLE employé du ministère, par exemple). Mathilde est une femme superficielle et matérialiste qui vit dans son monde et qui porte une importance sur le paraitre. Elle rêve de richesses (cf : elle n’avait pas de bijoux…). Son mari, quant à lui, souhaite rendre sa femme heureuse. Il est plus réaliste et sa situation tant amoureuse que professionnelle lui convient parfaitement. Me Forestier est une amie de longue date de Mathilde. Elles ont fait leur étude ensemble. Me Forestier a une vie plus aisée. Mathilde la jalouse indirectement.
L’invitation au bal
L’invitation au bal du ministère est l’évènement déclencheur. À l’annonce, le lecteur s’aperçoit que Mathilde est une femme capricieuse qui n’accepte pas sa vie modeste. Invitée à un grand évènement, elle ne peut s’y rendre sans bijou et sans vêtement prestigieux (cf : elle veut briller comme un bijou). Elle n’hésite pas à faire des reproches indirects à son mari et lui reproche sa « pauvreté ». Après un dialogue houleux avec son mari, ce dernier tient absolument à la voir sourire et cède à ses caprices. Le lecteur comprend que le mari de Mathilde est un homme généreux, prêt à tout pour combler sa femme de bonheur. Son amie, Me Forestier, lui prêtera un somptueux collier pour ornementer ses habits de la belle époque.
Le jour du bal
Lorsque le jour tant attendu arriva, le lecteur se lance dans la lecture d’une énumération de phrases courtes. Cette énumération permet de mettre en avant les sentiments de Mathilde. Elle est heureuse, heureuse d’être dans un monde prestigieux. Elle a tellement attendu ce moment où elle oublierait sa vie modeste que le lecteur ressent une certaine émotivité chez Mathilde. Elle est dans son élément et adore plaire. Elle dévore chaque minute et chaque seconde de cet évènement.
Le retour à la réalité et la perte du collier
À la fin de l’évènement, une catastrophe survient ; Mathilde a perdu le précieux collier. Pour faire un retour rapide à la réalité, l’auteur joue sur les mots. On peut lire « la rue des martyrs », « ils n’avaient pas de voiture », « il fait froid ». L’euphorie de Mathilde n’est plus. M et Me Loisel sont dépités face à cette perte et cherchent une solution pour résoudre le problème. La perte du collier est perçue pour le lecteur comme une sentence diabolique. À trop vouloir vivre au-dessus de ses moyens, l’on récolte ce que l’on sème. Le lecteur comprend également que Mathilde ne va pas annoncer cette perte à son amie Me Forestier. Elle préfère lui cacher la vérité.
Une vie de misère
La perte du collier va engendrer de lourdes conséquences sur l’avenir du couple. Pour réparer cette erreur, le couple va unir ses forces pour acheter un collier identique. Ils vont travailler deux fois plus pendant une dizaine d’année. Mathilde va jusqu’à ne plus prendre soin de sa personne. L’auteur emploie des mots durs comme « misère », « tortures » ou « privations ». L’auteur insiste sur le fait que le couple est soudé. Le couple s’endette et vit dans des conditions sociables déplorables. Le lecteur comprend qu’il est préférable de se contenter de ce que l’on a, plutôt que d’envier les autres.
La chute
Pour le dénouement final, l’auteur est impitoyable et la situation finale est inattendue. Maupassant est l’un des auteurs les plus doués pour étonner. Dans la partie finale, le lecteur est toujours dans l’univers de Mathilde et s’attriste pour elle. Avec courage, le couple est parvenu à acheter une copie véritable du collier. Mathilde va pouvoir rendre le bien à son ami Me Forestier. Dans cette chute brutale, Maupassant joue sur les oppositions. Le lecteur comprend que Mathilde est pauvre (cf : elle est mal peignée…) et que Me Forestier est riche (cf : femme séduisante). Le dialogue des deux jeunes femmes emmène sur la chute finale : le collier était un faux.
Pour conclure en quelques lignes, « La parure » est une belle leçon de vie. Dans cette nouvelle, Maupassant souhaite faire véhiculer une critique de la société du XIXe siècle.
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