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mardi 7 janvier 2020

La modalisation



1. Définir la modalisation

Les expressions « modalisation » et « modalité d'énoncé » sont exactement synonymes.

a. L'énoncé

Du point de vue de la modalisation, dans chaque énoncé, il faut distinguer un « dictum » – ce qui est dit – d'un « modus » – l'intention avec laquelle on le dit.

b. La modalisation

Le terme vient du latin modus. La modalisation définit l'attitude du sujet de l'énonciation par rapport à son énoncé, et notamment la manière dont celui-ci nuance ou appuie son propos.

c. Les modalisateurs

On appelle modalisateurs tous les éléments du texte qui traduisent la présence de l'énonciateur.

2. Identifier les modalisateurs

Dans un texte argumentatif, nombreux sont les indices qui portent la marque de la subjectivité de l'énonciateur ; il convient donc de les classer par grandes catégories.

a. Les indices verbaux

– Les verbes
Tous les verbes qui expriment une opinion ou une probabilité, par opposition au fait neutre, sont importants pour la modalisation d'un texte.
Ex. : Je prétends que... ; Il se peut que...

– Les temps verbaux
Le conditionnel et le subjonctif sont les modes de l'incertain et du subjectif. Ils indiquent donc clairement que l'énonciateur prend de la distance par rapport à l'énoncé.
Ex. : Il s'agirait d'un accident.

– Les pronoms personnels
Les pronoms « je » et « nous » impliquent l'auteur dans son texte. Le pronom « on » peut avoir plusieurs valeurs ; il est particulièrement intéressant lorsqu'il remplace le pronom « tu » de manière dévalorisante.
Ex. : On a bientôt fini de faire des bêtises !

b. Les indices lexicaux

– Les adjectifs

Ex. : Certain, probable, possible...

– Les adverbes (et locutions adverbiales)

Les adverbes peuvent porter sur l'énonciation elle-même (ex. : sincèrement, à vrai dire...) ou bien sur l'énoncé (ex. : heureusement, peut-être...).

– Les substantifs

Les noms construits avec un suffixe péjoratif (ex. : débrouillard) et les termes relevant d'un registre de langue familier participent de la modalisation d'un texte.
Ex. : Il faut bosser !

c. Les indices de ponctuation

– Les guillemets

Un terme placé entre guillemets permet d'indiquer que l'énonciateur prend une certaine distance par rapport au fait énoncé.
Ex. : Ces « nécessaires » digressions m'ont surpris lors de son discours.

– Le point d'interrogation

Dans un texte écrit, lorsque aucune réponse n'est attendue de la part du lecteur, il s'agit, le plus souvent, d'une question rhétorique qui a pour but de faire adhérer le lecteur à l'opinion de l'énonciateur.
Ex. : Alexandre a fini par connaître la vérité sur ses origines. A la mort de sa mère peut-être ? Il était alors adolescent.

– Les points de suspension

Les points de suspension permettent à l'énonciateur de suggérer qu'il pourrait encore développer son idée de manière interminable.
Ex. : Le paysage champêtre s'éclaircissait, s'épanouissait, s'ouvrait...

– Le point d'exclamation

Le point d'exclamation marque l'indignation ou le refus.
Ex. : Quoi, tu ne rentres pas ce week-end !

L'essentiel

La modalisation est l'ensemble du processus par lequel le sujet de l'énonciation manifeste son attitude à l'égard de l'énoncé. Pour apprécier le degré de modalisation d'un texte, il convient d'examiner de manière systématique tous les termes (les modalisateurs) qui peuvent traduire la subjectivité de l'énonciateur.

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